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Logiciels libres ou non

Pour effectuer différentes tâches sur votre ordinateur, vous utilisez des logiciels spécialisés. Par exemple pour écrire un texte, vous allez utiliser un logiciel de traitement de texte. Pour faire des calculs, vous utiliserez un logiciel qui permet d'entrer des nombres dans des cases (des cellules) et également des formules. Ce type de logiciel s'appelle un tableur. Ces deux types de logiciels sont souvent regroupés sous le terme de logiciels bureautique qui comprennent aussi un logiciel pour faire des présentations (diaporamas), et parfois un logiciel de dessin.

Vous avez la possibilité d'utiliser différents traitements de texte et différents tableurs. Certains sont gratuits et d'autres payants. Certains sont des logiciels libres et d'autres propriétaires. En général un logiciel propriétaire est payant, comme la suite bureautique Microsoft Office. Souvent, les logiciels libres sont gratuits, comme la suite bureautique LibreOffice qui fait la même chose que la suite de Microsoft. Certains logiciels libres peuvent aussi être payants.

Logiciels propriétaires (non libres)

Le commerce de ces logiciels repose généralement sur la vente de droits d'utilisation, selon un contrat de licence utilisateur final (CLUF) établi par le vendeur et qui ouvre certains droits d'utilisation à l'acquéreur de cette licence. On parle communément du fait d'acheter un logiciel, mais l'acquisition ne concerne que le droit d'utilisation et non pas la licence.

Le logiciel propriétaire qui est mis à la disposition d’un utilisateur reste la propriété de son auteur, personne physique ou personne morale (entreprise) et l'auteur conserve les droits accordés par le droit d'auteur, notamment le monopole de la copie. L'auteur confie son logiciel à l'utilisateur pour que celui-ci en fasse un usage défini, notamment par l'utilisateur de renoncer à étudier le fonctionnement du logiciel (rétro-ingénierie encore appelé rétro-conception). Le renoncement à ce droit nécessite un accord explicite ; c'est pour cela que l'on parle d'un contrat de licence plutôt que d'une simple licence.
Pour accéder au droit d'utiliser le logiciel, l’utilisateur d'un logiciel propriétaire doit généralement accepter un contrat d'utilisation dans lequel il s’interdit de copier tout ou partie du logiciel et également de le transcrire dans un autre langage.
Par exception à ce régime général, certaines lois nationales autorisent la rétro-ingénierie et la création d'une copie de sauvegarde (backup).

Ces logiciels propriétaires sont aussi appelés logiciels privateurs, car ils privent les utilisateurs d'un certain nombre de libertés, comme vu ci-dessus.

Logiciels libres

Un logiciel libre est un logiciel dont la licence dite libre donne à chacun (et sans contrepartie) le droit d'utiliser, d'étudier, de modifier, de dupliquer, et de diffuser (donner et vendre) le dit logiciel.

Les logiciels libres garantissent à l'utilisateur les 4 libertés fondamentales suivantes :

Comme le code source des logiciels libres est nécessairement accessible à l'utilisateur, il peut alors l'étudier et même le modifier, s'il a les compétences requises. Il est donc possible de voir ce que fait réellement le logiciel.

À l'opposé, les logiciels « non libres », ont un code source qui n'est pas communiqué à l'utilisateur. Celui-ci ne peut donc pas savoir, même s'il en a les compétences, ce que fait réellement le logiciel. En particulier, il ne peut pas savoir ce que le logiciel fait avec les données de l'utilisateur.

Par différentes sources, il est avéré que de nombreux logiciels non libres contiennent des mécanismes qui peuvent communiquer vos données personnelles à l'éditeur du logiciel.

Logiciels open source

Certains logiciels sont dits open source (que l'on peut traduire par source ouverte) : le code source est disponible pour l'utilisateur.

La différence entre logiciel open source et libre tient plus à la philosophie qu'à la technique. Techniquement un logiciel open source est de fait un logiciel libre.

Richard Stallman, créateur du projet GNU et de la licence du logiciel libre (licence publique générale GNU connue sous les initiales GPL), explique :

« Pratiquement tous les logiciels open source sont des logiciels libres ; les deux termes décrivent pratiquement la même catégorie de logiciel. Mais ils représentent des vues basées sur des valeurs fondamentalement différentes. L'open source est une méthodologie de développement ; le logiciel libre est un mouvement social. »

Logiciels libres ou gratuits ?

On a souvent tendance à confondre les deux notions : libre et gratuit. Dans le monde anglo-saxon, libre se dit « free » et gratuit se dit aussi « free », d'où une confusion possible qui s'est propagée en français, malgré l'emploi de deux mots différents. Il se trouve que de nombreux logiciels libres sont aussi distribués gratuitement, ce qui renforce la confusion.

La plupart des logiciels propriétaires sont payants, comme la suite bureautique Microsoft Office par exemple, et que de nombreux logiciels libres sont gratuits, comme la suite bureautique équivalente LibreOffice, créée et gérée par l'organisation allemande The Document Foundation.

Mais on trouve aussi des logiciels propriétaires gratuits, comme le lecteur audio Winamp fonctionnant sur les plateformes Windows, Mac et Android.

De même, certains logiciels libres sont payants (je n'ai pas d'exemple sous la main).

Il existe aussi des logiciels propriétaires presque gratuits, que l'on peut classer en deux catégories :

Modèle économique du logiciel libre

Le modèle économique du logiciel propriétaire est assez évident : les frais de conception, de développement, de maintenance et de commercialisation du logiciel sont amortis en vendant chaque exemplaire du logiciel. Les prix de vente du logiciel permettent d'obtenir des marges énormes et font la fortune des principaux éditeurs comme Microsoft, Corel, Adobe... Les acteurs du logiciel propriétaire sont en majorité des employés de la société éditrice du logiciel. Parfois l'éditeur rachète une autre société ou un logiciel d'une autre société et promeut sa commercialisation.

Mais alors, comment font les éditeurs du logiciel libre qui ont les mêmes frais de conception, de développement et de maintenance et mettent gratuitement à disposition leurs logiciels ? Y a-t-il un piège ?

En fait, il n'y a pas UN modèle économique, mais plusieurs modèles, et non, il n'y pas de piège !

Le fonctionnement des acteurs du logiciel libre est en général différent du modèle  économique propriétaire. Un logiciel libre se construit sous forme d'un projet.

Le projet réunit une équipe de concepteurs et de développeurs qui peuvent être répartis un peu partout dans le monde et qui sont des informaticiens et des créateurs souvent employés par des sociétés connues pour vendre du logiciel ou du matériel informatique. Les sociétés employeuses donnent du temps à ces personnels pour participer au développement du projet. Certains éléments du projet faisaient partie de leurs besoins informatiques et elles en bénéficient directement.

D'autres projets sont pilotés par une fondation qui a ses fonds propres et tire des revenus d'autres prestations.  Prenons comme exemple le système d'exploitation Ubuntu. Il est piloté par la société Canonical Ltd fondée en 2004 par l'entrepreneur sud-africain Mark Shuttleworth. En 2005 il crée la fondation Ubuntu qu'il crédite d'une contribution initiale de 10 millions de dollars pour payer les développeurs. Canonical tire ses revenus en vendant des services de support, des prestations, des logiciels (Ubuntu Pro) et des objets connectés.

Un autre exemple est celui de la fondation Mozilla qui gère les logiciels Firefox (navigateur web) et Thunderbird (client de messagerie) parmi les plus connus. Ses revenus en 2020 ont été de 466 millions de dollars, dont 85 % viennent de Google par l'intermédiaire de son moteur de recherche utilisé par défaut dans Firefox. En 2021, ses nouveaux produits tels que Relay, Pocket et le service de VPN doivent lui rapporter environ 500 millions de dollars.

Pour les systèmes d'exploitation, la vente de supports techniques (maintenance) et autres services (formations, conseils...) permettent d'aider le financement de leur développement, en plus des dons de mécènes. Il ne faut pas oublier que si le nombre d'ordinateurs de particuliers fonctionnant avec un système d'exploitation à base de Linux est une petite partie du parc d'ordinateurs personnels installé, il n'en est pas de même des autres systèmes informatiques : le logiciel de la majorité des box internet est construit à partir d'un noyau Linux. Il en est de même pour les serveurs qui fonctionnent presque tous sous un système Linux.

De nombreux projets ont été initiés par des universitaires dans le cadre de leur thèse ou pour faciliter leurs études (cas de Linus Torvalds qui créa le noyau Linux lors de sa thèse de master informatique).

Sans oublier les milliers de bénévoles qui participent aux projets, avec des motivations diverses : besoin d'un logiciel ou d'une fonction qui n'existe pas (pourquoi pas en faire profiter tout le monde !), challenge intellectuel qui permet d'apprendre des notions nouvelles, dimension sociale (faire partie d'une « communauté »), reconnaissance par la communauté qui peut aider à accéder à des postes ou à des projets plus intéressants. Voir le site GNU/Linux Magazine pour plus de détails.

Ces quelques exemples donnent un petit aperçu de l'économie du logiciel libre (et gratuit).

Quelques références

Pour ceux qui veulent de plus amples informations sur :

En 2012, l'État change sa politique vis à vis des logiciels et s'ouvre au logiciel libre en créant le SILL (Socle interministériel de logiciels libres). Il tient à jour un catalogue des logiciels libres utilisés et recommandés pour les administrations.

D'autres organismes défendent ou promeuvent le logiciel libre, par lesquels on peut citer :

Choix des logiciels

Le tableau suivant donne une liste, non exhaustive, des logiciels propriétaires (payants ou gratuits si indiqué) les plus utilisés et leur équivalent libre (ou open source) et gratuits pouvant les remplacer pour les systèmes d'exploitation Windows et Linux.

Catégorie Logiciel propriétaire Logiciel libre équivalent Description
Bureautique Microsoft Office LibreOffice suite de logiciels de bureautique
Microsoft Word LibreOffice Writer traitement de texte
Microsoft Excel LibreOffice Calc
Gnumeric
tableur
tableur multi-plateforme issu du projet Gnome
Microsoft Powerpoint LibreOffice Impress logiciel de présentation (par diapositives)
Graphisme Photoshop (Adobe) GIMP logiciel de dessin matriciel (pixels)
édition et retouche d'images (dessins, photos...)
Adobe Illustrator (Ai)
CorelDraw
Inkscape
LibreOffice Draw
logiciels de dessin vectoriel
Internet Edge
Google Chrome
Firefox
Chromium (Google)
navigateur web
Outlook Thunderbird logiciel de messagerie
Multimedia Windows Media Player (gratuit) VLC lecteur multimédia (audio, vidéo)
Winamp (gratuit) Audacious lecteur audio
WavePad (gratuit) Audacity éditeur audio multipistes
Divers Microsoft Access LibreOffice Base gestion de bases de données
Microsoft Publisher
InDesign (Adobe)
Scribus logiciel de PAO (Publication assistée par ordinateur)
Winzip 7zip logiciel de compression / décompression de fichiers

Un autre tableau (orienté pour les systèmes Linux) est donné à la page Migration et peut compléter ce tableau.